L'aide Humanitaire aux Personnes Vulnérables (AHPV) est une association qui, effectivement, a vu jour le vingt-cinq septembre deux mille vingt-deux en Guinée. Elle se donne comme ambition de promouvoir et de défendre les droits des personnes à mobilité réduite dans le pays. Sa présidente Fatoumata Binta BALDE a accordé un entretien téléphonique à notre rédaction dans l'après-midi de ce lundi 12 décembre 2022.

En République de Guinée, tout comme dans certains pays de l'Afrique, la couche des personnes porteuses de handicap est une couche qui peine à jouir pleinement de ses droits. Aujourd'hui, l'AHPV est sérieusement préoccupée par cet état de fait. Fatoumata Binta BALDE explique les raisons qui ont prévalu la création de l'association dont elle a l'honneur de présider le premier mandat : << Vous n'êtes pas sans savoir que de nos jours les personnes handicapées sont des personnes laissées pour compte. Nul ne peut affirmer que ces gens-là jouissent de leurs droits chez nous ici comme c'est le cas dans plusieurs pays de l'Afrique. C'est pour donc essayer de faire de notre mieux pour changer la donne, que nous jeunes étudiants conscients et poursuivant notre cursus universitaire ici à Labé avons jugé utile de mettre en place cette association dénommée Aide Humanitaire aux Personnes Vulnérables.>>, explique-t-elle.

Pour aller au bout du tunnel, l'AHPV revêt des objectifs qui sont entre autres : Lutter contre la mendicité pratiquée par les handicapées, encourager et promouvoir la scolarisation massive des enfants handicapés, Rappeler et sensibiliser les décideurs sur l'insertion socioprofessionnelle de ces personnes.

Cette jeune association ayant son siège à Afia dans la préfecture de Labé compte, d'ores-et-déjà ses membres se montrent engagés et déterminés, commencer à réaliser des activités dès cette première année de son existence : << Nous n'avons pas de temps à perdre, parce que les enjeux sont énormes et les défis grands. C'est pourquoi le bureau exécutif a déjà élaboré un plan d'actions pour cette première année. Et ce plan là est essentiellement accentué autour de deux principaux axes à savoir : Primo, il y aura

l'organisation d'une série de formation pour renforcer les capacités des membres de l'association afin de mieux les préparer à être aptes sur le terrain; et secondo, faire de campagne de sensibilisation et des dons aux personnes porteuses de handicap. >> A-t-elle décliné.

A la question de savoir quels sont ses sentiments sur le report de la célébration de la journée internationale des personnes handicapées de deux mille vingt-deux par le ministère de l'action sociale et la promotion des droits des femmes et des enfants en Guinée, notre interlocutrice déplore : << C'est vraiment regrettable que l'on ne célèbre pas en temps réel cette journée en Guinée. Cela montre tout simplement à quel point les personnes vulnérables sont placées au bas de l'échelle dans notre pays. Sinon ça c'est la moindre des choses pour un ministère, puisque l'arrivée de cette date n'est pas du tout surprenante étant donné que c'est une fois dans l'année qu'elle arrive. Hélas ! >>, exhala-t-elle.

Au courant de cet entretien, la présidente de l'AHPV lance un message de grande portée à l'endroit, d'abord, des familles qui ont en leur sein des personnes à mobilité réduite, ensuite, aux décideurs et en fin à toutes les personnes de bonne volonté : << Le message que je lance à l'endroit des familles au sein desquelles vivent des personnes porteuses de handicap, c'est de les inviter à réaliser qu'une personne handicapée n'est pas un lourd paquet, au contraire, c'est une personne qui, lorsqu'elle est aidée, soutenue à travers l'éducation et l'instruction, peut faire de grandes réalisations aussi comme le font les personnes qui jouissent de leurs facultés physiques et morales. Quant aux décideurs, je les invite à construire partout à travers le pays des écoles pouvant accueillir les enfants handicapés et à favoriser la scolarisation massive de ces derniers. C'est la meilleure façon de les aider et pour lutter contre le phénomène de mendicité qu'ils pratiquent dans nos différentes rues. Pour terminer, je demande à toutes les personnes de bonne volonté de nous rejoindre dans cette association pour mener ce noble combat avec nous, car, rappelle-t-elle, la plupart des membres de cette association ne sont pas des porteurs de handicap, mais ils font le combat parce qu'ils trouvent la cause juste et noble. Ces membres sont en quelque sorte des philanthropes. De passage, d'ailleurs, je leurs adresse mes encouragements et mes félicitations pour leur humanisme. >>, conclut-elle.

Publié le lun 12 Déc 2022